Malgré les examens et la fatigue accumulée depuis le début de l’année, les jeunes étudiant·es militant·es lausannois·es pour le climat s’apprêtent à recevoir cet été 500 jeunes venus de toute l’Europe.
Pour rappel, le mouvement suisse « ClimateStrike » est né simultanément dans les gymnases et universités des principales villes du pays durant le dernier trimestre 2018. En quelques semaines seulement, ces petits groupes d’étudiant · es ont réussi à organiser une première grève nationale mobilisant pas moins de 20’000 jeunes dans plus de quinze villes romandes et alémaniques.
Le collectif vaudois de coordination pour le climat compte 350 membres bénévoles inscrits sur « Discord », une application de discussion en ligne largement utilisée au sein de la communauté. Aucun leader dans ce système d’organisation résolument horizontal mais des jeunes de 14 à 25 ans plus ou moins engagés, selon leurs disponibilités. Chacun peut participer, en fonction de ses motivations et de ses domaines de compétences à de nombreux groupes de travail. Ici on planifie les manifestations à venir. Là, des jeunes rédigent et traduisent les communiqués à destination des médias nationaux et internationaux. D’autres élaborent, en concertation avec les milieux scientifiques et universitaires, les propositions officielles soumises aux instances politiques locales.
Branle-bas de combat !
Après avoir coordonné au plan cantonal les grèves nationales et la mobilisation mondiale du 15 mars dernier, ces jeunes annonçaient en avril dans un communiqué de presse que Lausanne avait été choisie pour accueillir en août prochain le second meeting européen du mouvement pour le Climat. Dans des délais extrêmement courts, il leur faut négocier avec l’Université lausannoise des locaux susceptibles d’accueillir les 500 représentants qui viendront de toute l’Europe pour penser et organiser le futur du mouvement, coordonner avec la ville et les départements concernés le bon déroulement de cette manifestation. Élaborer un programme pertinent pour ces cinq jours de débat, contacter des intervenants et des personnalités prêtes à s’engager, collecter des fonds pour la manifestation, mais aussi trouver à loger et à nourrir sainement et équitablement tous les participants, voilà quelques-uns des défis que la quinzaine de jeunes chargés de l’organisation de ce meeting se doivent de relever d’ici le 5 août prochain, premier jour de ce rendez-vous d’été.
Tout ce travail s’organise dans l’ombre. Ces jeunes y consacrent tout leur temps libre, soirées et week-end compris, au détriment parfois de leurs études. L’énergie, le sérieux et la rigueur avec lesquelles ces militant·es convaincu ·es assurent le suivi de leurs projets contraste fortement avec une vision extérieure parfois caricaturale de leur mouvement.
Loin d’être découragés par les remarques récurrentes sur leur inexpérience supposée ou leur jeune âge, ces jeunes tiennent fermement la barre d’un mouvement bien loin de s’essouffler. Parions que le meeting européen de cet été sera pour eux l’occasion de donner plus de souffle encore à leurs idées et à leurs idéaux.
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